lundi 23 septembre 2013

Le roman couché sur toiles

Une nouvelle exposition, collective cette fois, s'ouvrira demain à la Galerie Kaf Art :

Marie-Marcelle Vézina a coordonné ce projet collectif Dix artistes ont chacunE choisi un roman et ont peint deux grandes toiles pour exprimer leurs impressions sur ce roman.

Moi j'ai choisi Au-delà des terres infinies de Genyû Sôkyû, paru en traduction française en 2008 chez Philippe Picquier, l'original en japonais datant de 2001.

Voici les deux toiles que j'exposerai :


Acrylique et impression numérique sur washi marouflé sur toile, 122 x 61 cm (chacune)

Marie-Marcelle nous a aussi demandé d'écrire une lettre à l'invité, expliquant notre choix.
Voici la mienne :

Lettre à l’invité


Cher invité, chère invitée,

J’aime les romans japonais, ils ont un ton, une qualité que d’autres cultures n’ont pas. C’est difficile à définir,  une sorte de simplicité, « d’ordinarité », une poésie enclose dans le quotidien et la banalité.  Un peu comme si le merveilleux n’était jamais exempt de ses racines terrestres… comme un entrelacement entre le ciel et la terre… et on retombe sur ses pattes en se demandant si on a jamais décollé ou bien si on a rêvé tout ça!
Ce roman illustre bien les qualités que j’ai tentées de décrire. Il a un ton très zen, d’autant plus qu’il est écrit par un moine zen. La rudesse, la timidité, le courage et la sensibilité, la gentillesse et l’imaginaire s’y côtoient.
Tenez, pour vous donner une idée du ton, le roman commence ainsi :

« Les petites chaussures rouges poursuivent leur saccage en piétinant sans aucun ménagement les ondulations du jardin de pierre. Le sable qu’elles ont soulevé retombe sur le visage candide, rond comme une pêche blanche, de la petite fille. »
Êtes-vous conquisE ? Moi, si.

Au-delà des terres infinies parle aussi de la mort, des disparuEs et des rituels accomplis pour les aider à traverser dans l’au-delà accompagnéEs des couleurs du bonheur patiemment tressées qui deviennent des fleurs s’épanouissant entre les 3 mondes…

J’espère avoir, au moins un peu, réussi à évoquer la beauté et la profondeur simple de ce petit roman dans cette installation.

 Lise Julien

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